Mercredi le 7 janvier 2004
Dans le cadre de l'Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) en octobre dernier, Mgr Diarmuid Martin, archevêque coadjuteur de Dublin, en Irlande, avait été invité à aborder le thème de la justice sociale. Le texte de son intervention est maintenant disponible en français. Et en voici quelques extraits : Lorsque Dieu a créé l’humanité, il a créé une famille. De cet énoncé découlent les principes de la responsabilité commune, de la solidarité et du lien d’amour familial qui devraient caractériser les relations entre les peuples. Tel est le principe fondamental qui devrait guider le processus de mondialisation. La mondialisation ne sera digne de ce nom que si elle renforce l’unité de la famille humaine. Une forme de mondialisation qui engendre l'exclusion, la marginalisation et une inégalité flagrante n’a pas le droit de se dire globale. La mondialisation doit devenir synonyme d’inclusion. La mondialisation de la solidarité, fait remarquer le Pape dans Pastores Gregis, est «la conséquence directe de la charité universelle, qui est l’âme de l’Évangile» (#69). ...Pour être au service de la personne humaine, l’activité économique exige un cadre éthique et juridique. Ce cadre doit faire en sorte que la liberté économique trouve sa place à l’intérieur d’un système plus vaste de valeurs humaines fondamentales et que soient protégés certains «biens collectifs» (CA, #40) – notamment les droits des travailleurs et des travailleuses - et assurés certains besoins humains fondamentaux qui «ne peuvent être satisfaits par le marché» (#34). ...Les biens de la création sont là pour tous. Le principe de l’unité de la famille humaine se rattache, comme nous l’avons signalé, à un autre principe important, celui de la destination universelle des biens de la création. Le principe en lui-même est très simple, même si la doctrine sociale catholique lui a donné un titre plutôt compliqué. Cela revient à dire que lorsque Dieu a créé les biens de ce monde, Il les a créés pour qu’ils servent à tout le monde. Traditionnellement, ce principe a été appliqué à la terre et aux ressources naturelles. Dans l’économie actuelle axée sur le savoir, ce principe doit aussi s’appliquer aux fruits du génie humain et à la propriété intellectuelle. Le Pape a rappelé que la propriété intellectuelle est soumise à la même «hypothèque sociale» que toute autre propriété privée. L’Église a toujours enseigné le respect de la propriété privée, mais elle n’en a jamais fait un principe absolu. Les systèmes de propriété intellectuelle peuvent constituer une mesure d’incitation importante pour stimuler la créativité individuelle, mais ils ne sauraient être invoqués pour justifier une thésaurisation du savoir -- en particulier dans le domaine médical, essentiel aujourd’hui à la survie des personnes -- dans le but de multiplier les revenus à venir.
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