Mardi le 26 avril 2005
On ne peut pas identifier par le même mot "mariage" une réalité, qui soit civile ou religieuse, autre que l'union d'un homme et d'une femme

On se souviendra, qu'en février dernier, le ministre canadien des affaires étrangères M. Pierre Pettigrew, avait proposé de considérer le débat social, concernant le projet de loi C-38 qui viserait à redéfinir le mariage pour y inclure des unions homosexuelles, à la lumière du principe constitutionnel de la séparation de l'Église et de l'État. M. Pettigrew disait : " À mon avis, la séparation de l'Église et de l'État est une invention merveilleuse du modernisme. Elle nous permet de procéder à des mariages civils. Lorsque nous parlons de ce type de mariage, j'aimerais que chacun parle bien du mariage civil et veille à préciser dans ses interventions que nous parlons du mariage civil et non pas du mariage religieux."

Mais, dans ce dossier du projet de loi C-38, l'argumentation ne se limiterait pas à une simple question de séparation de l'Église et de l'État. Le Monde rapporte que dans un débat intitulé : Les fondements moraux prépolitiques de l'Etat libéral, le philosophe Jürgen Habermas et le cardinal Josef Ratzinger ont conclu ensemble que : ...la démocratie repose sur des motivations et des vertus ayant leur source en amont du politique, dans la sphère religieuse ou métaphysique. Il est donc nécessaire, que la conscience laïque, sécularisée, ne dénie pas à la religion son rapport à la vérité. ...(il y a) la nécessité admise par Jürgen Habermas comme par Josef Ratzinger d'un "double processus d'apprentissage" , dans lequel la raison et la religion seraient dépendantes l'une de l'autre. ... Le processus démocratique et la loi de la majorité sont des réponses insuffisantes à la recherche de la légitimité car il existe des principes "prépolitiques" qui ne sont pas à la disposition des majorités et des minorités. Sauf à tomber dans l'historicisme que récuse Habermas ou à se soumettre au "despotisme du relativisme" dénoncé par le nouveau pape. Pour terminer par une boutade, citons encore Leo Strauss, qui ridiculisait le relativisme des valeurs en disant : "Si tout se vaut, alors le cannibalisme est une affaire de goût."

Nous insistons donc toujours ici dans ce débat démocratique canadien pour que le premier ministre Paul Martin, le ministre de la justice Irwin Cotler et tous les promoteurs de ce projet de loi C-38 provenant des divers partis politiques formant le gouvernement, s'ouvrent aux arguments des principes "prépolitiques" des religions, des philosophes, et de la plus grande majorité des canadiens et canadiennes qui soutiennent, ne serait-ce même que pour une raison de sémantique, qu'à priori on ne peut pas identifier par le même mot "mariage" une réalité, qui soit civile ou religieuse, autre que l'union d'un homme et d'une femme.

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