Jeudi le 19 mai 2005
Visite de Benoît XVI à Québec en 2008
4:28:44 PM
La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) est intervenue en faveur du mariage traditionnel, le mercredi 18 mai, devant le Comité législatif sur le projet de loi C-38.

« Parce que la relation de l’homme et de la femme engagés dans le mariage est la base la plus solide de la famille et parce que la famille est la cellule vitale de la société, nous courons de grands risques en jouant avec la définition du mariage et de la famille. » La législation canadienne doit promouvoir plutôt ce qu’il convient d’appeler « une culture du mariage » Mémoire de la Conférence des évêques catholiques du Canada au Comité législatif spécial chargé du projet de loi C-38 Loi sur le mariage civil - Extraits : S’il reste à opérer socialement une transformation de certaines mentalités face aux personnes homosexuelles pour éliminer toute discrimination injuste à leur égard, cet effort ne peut pas passer par la redéfinition d’une institution sociale qui est hétérosexuelle dans son essence. ... une telle loi accorderait l’appui officiel de l’État à une vision du monde au sein de laquelle les droits des adultes ont priorité sur les besoins des enfants, et les droits des individus priorité sur les besoins de la société ... En redéfinissant le mariage, le gouvernement irait à l’encontre de l’intérêt public tel qu’on l’a reconnu au fil des siècles, soit l’intégration des sexes dans une cellule sociale idéale dans laquelle naissent et sont élevés des enfants, non seulement pour le bénéfice des enfants, mais pour celui de la société dans son ensemble. ... Le droit au mariage dépasse largement les droits de deux individus; il est ordonné au bien commun. ... « Le célèbre théoricien au principe de notre conception occidentale du droit, le philosophe et juriste Cicéron, dit clairement : “L’origine première du droit est œuvre de nature”. Quand cette primauté du droit naturel est rejetée, nous avons généralement affaire à un régime arbitraire et souvent totalitaire » (Gérard Lévesque, Une erreur flagrante, document manuscrit privé). ... L’État doit se garder la possibilité de privilégier, de protéger et d’encourager le type de relations qui lui sont le plus favorables : les relations conjugales entre un homme et une femme —unions dont le potentiel procréateur engendre de nouveaux citoyens et assure ainsi notre avenir collectif. Cette nécessaire reconnaissance sociale s’inscrit dans la recherche du bien commun et ne porte pas atteinte à la dignité des partenaires de même sexe. En effet, la dignité et l’égalité des personnes ne dépendent en rien de leur race, de leur religion, de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur état civil. Elles se fondent sur le simple fait qu’elles sont humaines. ... Le projet de loi C-38 (article 3) prétend par ailleurs protéger la liberté religieuse. Il affirme en effet qu’ « il est entendu que les autorités religieuses sont libres de refuser de procéder à des mariages non conformes à leurs convictions religieuses ». En établissant une différence entre mariage civil et mariage religieux, on fausse la réalité. Il n’existe pas, en effet, deux institutions parallèles, toutes deux appelées « mariage ». Il existe plutôt, pour ainsi dire, deux portes différentes qui donnent accès à une seule et même institution ancrée dans la nature humaine : la porte civile pour les couples qui choisissent de se marier à l’Hôtel de ville et la porte religieuse pour les couples qui préfèrent se marier à l’église, à la synagogue, à la mosquée ou au temple. Dans les deux cas, on parle d’une alliance d’amour volontaire, légitime, fidèle et exclusive entre un homme et une femme —une alliance qui a le potentiel naturel d’engendrer de nouvelles vies. ... Les auteurs de la Charte canadienne des droits et libertés ne prévoyaient certainement pas une telle confrontation entre les différentes libertés fondamentales des citoyennes et citoyens du Canada. Ils n’entendaient pas voir la Charte permettre une ré-ingénierie aussi radicale de nos institutions sociales les plus fondamentales. On peut donc raisonnablement penser que c’est l’interprétation donnée à la Charte qui est faussée. ... il ne s’agit pas pour l’Église catholique d’imposer ses dogmes et ses préceptes à l’ensemble de la société. Les raisons de s’opposer à la redéfinition du mariage prévue par le projet de loi C-38 et de maintenir la définition historique du mariage sont d’abord et avant tout naturelles. Ce que refusent des millions de Canadiennes et de Canadiens c’est que la réalité du mariage — profondément inscrite dans la nature humaine — soit redéfinie pour inclure une toute autre réalité. ... Parce que la relation de l’homme et de la femme engagés dans le mariage est la base la plus solide de la famille et parce que la famille est la cellule vitale de la société, nous courons de grands risques en jouant avec la définition du mariage et de la famille. ... Comment se portera la société canadienne lorsqu’elle ne pourra plus offrir aucune reconnaissance légale ou politique spéciale à une forme de vie aussi fondamentale à l’expérience humaine, et même à la procréation humaine? ... Tant de questions devraient suffire à freiner l’empressement gouvernemental à aller de l’avant avec l’expérience sociétale radicale du « mariage » entre partenaires de même sexe. Les institutions fondamentales d’une société ne possèdent pas une flexibilité infinie. Vient un temps où, face à des bouleversements radicaux, s’opère une rupture. ... La redéfinition proposée ne favorise pas l’évolution du mariage, mais rompt irrévocablement autant avec l’Histoire humaine qu’avec le sens et la nature même du mariage. L’adoption du projet de loi C-38 entraînerait des dommages irréparables au tissu fondamental de la coexistence humaine —la famille fondée sur le mariage— et une blessure profonde à la société. ...On ne peut pas réduire la famille à une expérience affective privée, ni confondre les droits individuels avec ceux du noyau familial fondé sur le mariage entre un homme et une femme. Deux graves préjudices en découleraient pour la société canadienne : l’intérêt public, qui consiste à protéger et à promouvoir l’institution du mariage à l’avantage de l’État, serait éliminé, et l’État imposerait une « orthodoxie » contraire à la liberté de conscience et de religion. ... Comment l’autorité légitime de notre pays peut-elle, en tant que défenseur du bien commun, songer sérieusement à redéfinir une institution humaine aussi fondamentale et aussi vitale pour la stabilité des familles et l’avenir de la société? Comment peut-elle vouloir imposer à la société canadienne une norme contraire à la loi naturelle? Nous demandons au gouvernement d’abandonner son projet de redéfinition du mariage et de s’engager plutôt dans la promotion d’une culture qui encourage et privilégie le mariage comme l’authentique institution normative de la société.

Écrivez svp à vos députés
3:58:49 PM