Jeudi le 14 juillet 2005
La tendance politique sectaire "pro-égalité"

Une croyance sincère et passionnée court toujours le risque de glisser dans un dogmatisme intolérant. Les mouvements politiques et religieux doivent être particulièrement vigilants. Et une campagne contre un mouvement sectaire risque d'être aussi sectaire que le mouvement qu'elle combat. Pour débattre équitablement il faut : savoir, tolérance et raison.

On peut parler de tendances sectaires quand il y a...

- aliénation des personnes par pression morale et conditionnement psychologique qui ne respecte pas la liberté de décision
- manipulation de la réalité pour étayer la doctrine particulière du mouvement aux prix de simplifications abusives
- fermeture sur le groupe et ses certitudes au détriment d'une communion plus universelle

Dans le processus politique canadien qui a mené à l'adoption parlementaire du projet de loi C-38 on remarque un consensus des politiciens "pro-égalité" remplissant toutes les conditions pour se mériter le titre de tendance politique sectaire.

Car on note un clivage entre le point de vue de la majorité de la population de la rue et des familles, et celui des politiciens pro C-38, "pro-égalité" des droits, de redéfinir l'institution la plus fondamentale de la planète. Les politiciens pro-C-38 sont de tendance sectaire alors que la majorité de la population se questionne sur une solution réaliste, et demeure incrédule et perplexe face à un processus juridique et parlementaire qui en vient à pouvoir dénaturer l'institution du mariage en lui donnant/affublant une nouvelle définition légale.

La question fondamentale que la majorité des gens de la rue se posent est : l'union hétérosexuelle et l'union homosexuelle sont-elles identiques ou si elles présentent des caractéristiques qui justifient qu'on les traite et qu'on les nomme différemment ?... Personne ne met en doute que des partenaires de même sexe puissent s'aimer véritablement et vouloir partager leur vie ensemble. Et si l'on réduit le "mariage" à une relation intime entre adultes consentants, il n'y a aucune raison de le leur refuser. Mais il ne suffit pas qu'un groupe minoritaire pense ainsi le mariage pour que ses membres aient un droit à une reconnaissance légale et donc publique. Une minorité n'a pas de droits pour l'unique raison qu'elle est une minorité. Ce sont les membres de cette minorité qui ont des droits, et ces droits sont soit absolus, soit conditionnels. Citons comme exemple de droit absolu, le droit à la vie. Et comme exemple de droit conditionnel, celui de pratiquer la médecine à condition d'avoir obtenu un diplôme en médecine. Le droit au mariage, reconnu par la Déclaration universelle des droits de l'homme, est aussi un droit conditionnel. Il est réservé aux personnes qui remplissent les conditions naturellement requises et rattachées à ce droit, dont la complémentarité sexuelle.

Le mariage est en fin de compte beaucoup plus qu'une relation d'interdépendance entre adultes consentants. Il vise bien davantage que le bien et l'épanouissement des partenaires. Il possède un autre élément constitutif, soit le potentiel procréateur de l'homme et de la femme qui s'y engagent. Or, la relation sexuelle entre deux hommes ou entre deux femmes n'est pas équivalente à la relation sexuelle entre un homme et une femme, puisqu'elle ne possède pas la capacité biologique d'engendrer de nouvelles vies. Il faut ajouter aussi qu'on ne peut attribuer raisonnablement la même valeur aux deux types d'union du point de vue de l'éducation des enfants. Les enfants ont un droit prioritaire à naître d'un acte d'amour de leurs parents et à vivre en communion profonde avec un père et une mère.

Il n'est donc pas injuste ni discriminatoire de nommer et de traiter différemment deux réalités aussi intrinsèquement différentes aux plans anatomique et psychoaffectif. Au contraire, il serait injuste et discriminatoire à l'égard des couples hétérosexuels mariés de les traiter de façon identique. L'État doit accorder un traitement privilégié à l'homme et à la femme qui se marient. Non pas à cause de l'exclusivité, de la dépendance, de la durée ou de la nature sexuelle de leur union, mais à cause de sa fonction vitale de procréation et de sa fonction de socialisation qui encourage la complémentarité entre homme et femme pour le plus grand bien de leurs enfants, et de la société.

Sources : Mémoire de la Conférence des évêques catholiques du Canada, présenté au Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles le 13 juillet 2005 ; et Croire en dialogue, René Girault - Jean Vernette, Droguet et Ardant, Limoges 1979, p 304-305.
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