Jeudi le 22 décembre 2005
Débat entre un philosophe et un cardinal sur la société actuelle
Par : M. Télesphore Gagnon, p.s.s.
Publié dans L´Entre deux Tours, Bulletin de l´I.F.T.M. vol.5 - No2 décembre 2005

Le 19 janvier 2004, lors d´une « soirée de discussion » organisée par l´Académie catholique de Bavière à Munich, le cardinal Joseph Ratzinger donna la réplique au philosophe Jürgen Habermas. Le thème portait sur « Les bases morales pré politiques de l´État libéral ». Les deux textes ont paru dans la revue Esprit de juillet 2004.

Le philosophe Habermas doute qu'un État libéral et sécularisé, qui a un devoir de neutralité par rapport aux conceptions du monde, soit capable de renouveler par ses propres ressources les présupposés normatifs qui le soutiennent. Il est difficile pour une collectivité pluraliste de trouver une stabilité normative dans ses visions du monde. Ainsi la religion a dû renoncer à la prétention de posséder le monopole de l´interprétation dans la société, suite à la pression de la sécularisation. Mais, ajoute Habermas, la conscience sécularisée ne jouit pas non plus de la liberté religieuse négative. Elle aussi doit réfléchir sur les limites des "Lumières" et s´efforcer de rendre compte des contributions du langage religieux qui peuvent être significatives dans le langage public. Pour le cardinal Ratzinger l´unanimité est difficile entre la foi chrétienne et la rationalité séculière. Pour certains, la religion apparaît comme une force archaïque et dangereuse qui fomente plutôt l´intolérance et le terrorisme et devrait, semble-t-il, être placée sous le contrôle de la raison. Mais la raison, vouée au bien en principe, s´est transformée en une nouvelle forme de menace pour l´homme. La fabrication de la bombe atomique comme celle d´êtres humains en éprouvette sont des produits de la raison. Celle-ci ne devrait-elle pas aussi être placée sous surveillance ? Or l´interculturalité constitue aujourd´hui une dimension indispensable dans le débat autour des questions fondamentales. Il faut donc tenter d´intégrer la foi chrétienne et la rationalité séculière dans une « corrélation polyphonique » pour qu´elles s´ouvrent elles-mêmes à leur complémentarité essentielle. Alors, les valeurs et les normes, connues ou intuitionnées d´une manière ou d´une autre par tous les hommes, gagneront une nouvelle force de rayonnement.
Réflexion : La raison, vouée au bien en principe, pourrait-elle se transformer en une nouvelle forme de menace pour l'homme ?
Par : Missa

Dans deux jugements controversés, sept des neuf juges de la Cour suprême- dont quatre femmes- ont décrété hier qu'ils n'avaient pas à s'ériger en censeurs, ni même à décider si la société canadienne était prête à accepter l'échangisme. La définition de l'indécence a évolué, expliquent les juges majoritaires. Aujourd'hui, un acte a beau paraître «déviant et dégoûtant», l'État doit fermer les yeux, à moins que cet acte ne soit assez dommageable pour être " incompatible avec le bon fonctionnement de la société ".  Pour le juge québécois Louis LeBel et le juge acadien Michel Bastarache, dissidents, ce raisonnement est insensé. Les deux dissidents sont persuadés que leurs collègues «privent de toute pertinence les valeurs sociales que l'ensemble de la société canadienne considère important de protéger». En vérité, disent-ils, le simple «non-respect des normes minimales de moralité publique» est préjudiciable.

Les principes de raison prétendant informer équitablement les décisions judiciaires et les orientations législatives contemporaines, ne sont-ils pas de plus en plus déterminés actuellement dans une sorte de ghetto intellectuel séculier ? Les principes de raison informant les décisons judiciaires et législatives contemporaines ne devraient-ils pas alors être placés sous surveillance ?
1:39:29 PM
Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses
9:43:50 AM
Bilan du concile - (Radio Vatican) Benoît XVI a reçu ce matin dans la salle Clémentine les membres de la Curie romaine pour l’échange traditionnel des voeux de fin d’année. Le pape a évoqué des événements particulièrement marquants de l’année qui s’achève : la mort de Jean-Paul II et sa propre élection, les JMJ de Cologne, le Synode et l’année de l’eucharistie, mais surtout le 40° anniversaire de la clôture du concile Vatican II. Premiers éléments de lecture avec Romilda Ferrauto.
9:37:28 AM
Cardinal Ratzinger: (Pape Benoît XVI) Commentaire de l'Evangile ... Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,26-38. ( Mardi 20 décembre 2005 ) Einführung in das Christentum (trad. La Foi chrétienne d'hier et d'aujourd'hui, Mame 1969, p. 194) « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » Dans toutes les naissances miraculeuses de l'ancienne alliance, aux tournants décisifs de l'histoire du salut..., le sens de l'événement est chaque fois le même : le salut du monde ne vient pas de l'homme, de sa propre force ; il faut que l'homme se le laisse offrir, il ne peut le recevoir que comme un don gratuit. La naissance virginale du Christ est avant tout un message sur la manière dont le salut vient à nous -- dans la simplicité de l'accueil, comme don absolument gratuit de l'amour qui rachète le monde. « Crie de joie et d'allégresse, toi qui n'as pas connu les douleurs de l'enfantement, car plus nombreux sont les fils de l'abandonnée que les fils de l'épouse, dit le Seigneur » (Is 54,1). En Jésus Dieu a posé, au milieu de l'humanité stérile et désespérée, un nouveau commencement, qui n'est pas le produit de notre histoire mais un don d'en haut. Si chaque homme constitue déjà une nouveauté ineffable, s'il représente une créature de Dieu unique dans l'histoire, Jésus, lui, est la nouveauté véritable. Il ne procède pas du propre fonds de l'humanité, mais de l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi il est le « nouvel Adam » (1Co 15,47), une nouvelle humanité commence avec lui... La foi chrétienne confesse que Dieu n'est pas prisonnier de son éternité, limité à ce qui est purement spirituel. Au contraire, il peut agir ici, aujourd'hui, au milieu de mon univers ; il y a effectivement agi, en Jésus nouvel Adam, né de la Vierge Marie par la puissance créatrice de Dieu, dont l'Esprit, au commencement, planait sur les eaux (Gn 1,2), créant l'être à partir du néant.
9:25:13 AM