Vendredi le 1 décembre 2006
Débat sur la redéfinition du mariage civil: Commentaire du président de la CECC    
01 décembre 2006

Commentaire du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr André Gaumond, archevêque de Sherbrooke

Le gouvernement du Canada a annoncé le 29 novembre dernier que le Parlement sera invité à voter prochainement sur la réouverture du débat concernant la redéfinition du mariage civil.

Comme l'ont réitéré les évêques du Canada en de nombreuses occasions, l'enseignement de l'Église catholique sur le mariage est à la fois clair, immuable et largement connu.  S'inspirant du Concile Vatican II, le Catéchisme de l'Église catholique précise que : « La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l'homme et de la femme (...).  Le bien-être de la personne et de la société est étroitement lié à la prospérité de la communauté conjugale et familiale » (no 1603, d'après une citation tirée de la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes, no 47.).

Les évêques catholiques du Canada, tant de l'Église latine que des Églises orientales, maintiennent que l'union exclusive entre un homme et une femme constitue l'essence même du mariage; c'est pourquoi ils ne peuvent accepter la redéfinition du mariage civil comme étant l'union entre deux personnes, sans distinction de sexe.   Notre point de vue est partagé par plusieurs autres Canadiens et Canadiennes de toutes confessions, ou ne s'identifiant à aucun groupe religieux.  Dans l'affaire Egan c. Canada, en novembre 1995, les membres de la Cour suprême du Canada ont souligné que « le mariage est, de par sa nature, hétérosexuel » et que sa raison d'être « repose fermement sur la réalité biologique et sociale qui fait que seuls les couples hétérosexuels ont la capacité de procréer, que la plupart des enfants sont le fruit de ces unions et que ce sont ceux qui entretiennent ce genre d'union qui prennent généralement soin des enfants et qui les élèvent ».

Notre société doit faire davantage pour reconnaître et soutenir l'engagement entre un homme et une femme, engagement qui reste à la base de toutes les civilisations et qui assure de manière évidente la protection et le soutien des enfants.  Les Canadiens et Canadiennes doivent réfléchir aux conséquences sociales de la nouvelle définition du mariage civil, en soupesant ce qu'il adviendra si la société n'accorde plus une place de choix et une valeur fondamentale à l'union de toute une vie entre un homme et une femme dans le mariage.  Étant la pierre d'angle de la société, la famille constitue le meilleur environnement où puissent être accueillis les enfants.  On se doit aussi de garantir la liberté de conscience et de religion, et de respecter la dignité de toutes personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle.

À l'occasion de ce débat, les évêques du Canada expriment à nouveau le souhait que tous les députés puissent voter - librement et selon leur conscience - sur  cette question d'une si grande portée éthique et sociale.

+André Gaumond
Archevêque de Sherbrooke
et président de la Conférence
des évêques catholiques du Canada


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