Lundi le 27 juillet 2009
Le père Isidro Hoyos, qui exerce son ministère à Cuba et est ami du père Mariano Arroyo, le prêtre tué le 13 juillet dernier, a révélé que, selon son assassin présumé, les dernières paroles que le prêtre a prononcées avant de mourir ont été « Je te pardonne ».
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Tout processus de réconciliation intéressant des peuples en conflit ou visant une stabilité sociale stable ne saurait se passer du pardon. Une religion, comme la religion catholique, peut donc y jouer un rôle déterminant. C'est en substance ce que déclare Mgr Silvano M. Tomasi, Observateur permanent près le bureau des Nations unies à Genève, dans son article intitulé « Réconciliation : l'expérience de l'Eglise catholique » paru dans le bulletin de l'Observatoire international Cardinal Van Thuân. Dans sa réflexion, Mgr Tomasi part du texte de la résolution de l'assemblée générale des Nations unies (61/17) qui a proclamé l'année 2009 Année internationale de la Réconciliation et renvoie aux principes de justice et de cohabitation pacifique mais sans en donner la définition. « La réconciliation, affirme d'emblée Mgr Tomasi, ne peut jaillir du néant, de rien ». En effet, explique-t-il, « toute la communauté internationale est appelée à jouer un rôle actif dans les processus de maintien ou de construction de la paix, de désarmement, de développement durable, de promotion et de défense des droits de l'homme, à l'intérieur desquels figure la dignité inaliénable de la personne humaine ; à jouer un rôle actif dans les processus démocratiques, d'état de droit et de gouvernance. Toutes ces exigences étant une porte ouverte à la réconciliation ». En particulier, ajoute-t-il, pour affronter la réconciliation entre adversaires, « la vérité » et « la justice » doivent être vues comme « des éléments indispensables » si l'on veut que la réconciliation conduise à une paix durable ». « Ces dernières années, écrit-il, il est apparu clairement que la réconciliation est un engagement pour la société civile, pour les églises et pour les groupes de volontaires, pour les experts et les universités », dans la mesure où « une paix durable ne peut être imposée ». « Dans la résolution des Nations unies il y a un mot qui manque et qui est pourtant fondamental dans toute initiative concrète de réconciliation, relève Mgr Tomasi. Ce mot est le mot pardon qui marque la volonté de recommencer, de rétablir des relations interrompues et de regarder vers l'avenir et non en arrière ». « Ici les racines religieuses de la réconciliation assument toute leur signification », affirme-t-il, car « le mot réconciliation provient de la longue tradition religieuse qui affirme que le pardon peut et devrait réintégrer une personne dans la communauté et une communauté dans le vaste mouvement de tous les croyants ; qu'il rend possible le passage de la communauté à la communion ». « Dans la réconciliation, le changement est implicite, et le pardon est un changement profond et intérieur de la personne. Il lui fait prendre conscience que les autres personnes aussi peuvent changer », explique-t-il.
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