Dimanche le 17 avril 2011
Audience générale du 13 avril 2011 : la sainteté Au cours des Audiences générales de ces deux dernières années nous ont accompagnés les figures d'un grand nombre de saints et de saintes : nous avons appris à les connaître de plus près et à comprendre que toute l'histoire de l'Eglise est marquée par ces hommes et femmes qui par leur foi, par leur charité, par leur vie ont été des phares pour de si nombreuses générations, et qu'ils le sont aussi pour nous. Les saints manifestent de différentes manières la présence puissante et transformatrice du Ressuscité ; ils ont laissé le Christ se saisir si pleinement de leur vie qu'ils peuvent affirmer avec saint Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Suivre leur exemple, recourir à leur intercession, entrer en communion avec eux, « nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même » (Conc. Œc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 50). Au terme de ce cycle de catéchèses, je voudrais alors offrir quelques pensées sur ce qu'est la sainteté.
Que veut dire être saint ? Qui est appelé à être saint ? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme : « C'est ainsi qu'Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour » (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. ...Le Concile Vatican II, dans la Constitution sur l'Eglise, parle avec clarté de l'appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n'en est exclu : « A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n'y a qu'une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l'Esprit de Dieu et qui... marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire » (n. 41). ...Je voudrais inviter chacun à s'ouvrir à l'action de l'Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l'histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N'ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu ; n'ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs : c'est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci. 8:01:20 AM |
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La collecte du Jeudi Saint destinée aux populations du Japon La collecte de solidarité du Jeudi Saint au Latran sera destinée aux populations du Japon frappées par le séisme et le tsunami de mars dernier.
Aussi: le calendrier des célébrations pascales présidées par le pape Benoît XVI est publié aujourd'hui par le Saint-Siège. Le programme des années précédentes est inchangé. 7:55:08 AM |
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Office des lectures pour la mémoire liturgique du Bx Jean-Paul II
ROME, Vendredi 15 avril 2011 (ZENIT.org) - L'office des lectures pour la
fête du futur bienheureux Jean-Paul II, le 22 octobre,
prévoit deux lectures, et une introduction, un répons,
une oraison :
Introduction (traduction non officielle):
Karol Joseph Wojtyla est né en 1920 à Wadowice, en
Pologne. Il fut ordonné prêtre et il acheva ses
études de théologie à Rome, et revenu dans sa
patrie, il a exercé différentes charges pastorales et
universitaires. Nommé évêque auxiliaire de
Cracovie, il y devint archevêque en 1964, il prit part au concile
œcuménique Vatican II. Il devint pape le 16 octobre 1978, sous
le nom de Jean-Paul II et il se distingua par son extraordinaire
sollicitude apostolique - en particulier pour les familles, les jeunes
et les malades -, qui le poussa à accomplir d'innombrables
visites pastorales dans le monde entier ; les fruits les plus
significatifs laissés en héritage à l'Eglise -
parmi beaucoup d'autres - sont son magistère très riche,
et la promulgation du Catéchisme de l'Eglise catholique et des
Codes de Droit canon pour l'Eglise latine et pour les Eglises
orientales. Il mourut pieusement à Rome le 2 avril 2005,
à la veille du IIe dimanche de Pâques ou de la
Miséricorde divine.
Première lecture :
A choisir au « Commun des pasteurs (papes) »
Seconde lecture :
Elle est tirée de l'homélie de Jean-Paul II pour
l'inauguration de son pontificat, justement, le 22 octobre 1978 (AAS 70
[1978], 945-947):
« Et Pierre est venu à Rome !
« Qu'est-ce qui l'a guidé et conduit vers cette
ville, le cœur de l'Empire, sinon l'obéissance à
l'inspiration reçue du Seigneur ? Peut-être ce
pêcheur de Galilée n'a-t-il pas voulu venir
jusque-là ? Peut-être aurait-il
préféré rester sur les rives du lac de
Génésareth, avec sa barque et ses filets ? Mais, conduit
par le Seigneur et obéissant à son inspiration, il est
venu jusqu'ici.
« Selon une vieille tradition (qui a trouvé une
belle expression littéraire dans un roman d'Henryk Sienkiewicz),
pendant la persécution de Néron, Pierre aurait voulu
quitter Rome. Mais le Seigneur est intervenu ; il est venu à sa
rencontre. Pierre s'adressa à lui et lui demanda : « Quo
vadis, Domine ? » (« Où vas-tu, Seigneur ? »)
Et le Seigneur lui répondit aussitôt : « Je vais
à Rome pour être crucifié une seconde fois. »
Pierre retourna à Rome et il y est resté jusqu'à
sa crucifixion.
« Oui, frères et fils, Rome est le Siège de
Pierre. Et sur ce Siège de nouveaux évêques lui ont
toujours succédé. Aujourd'hui un nouvel
évêque accède à la Chaire romaine de Pierre,
un évêque rempli de crainte, conscient de son
indignité. Et comment ne pas craindre en face de la grandeur
d'un tel appel et en face de la mission universelle de ce Siège
romain ? Mais sur le Siège de Pierre monte aujourd'hui un
évêque qui n'est pas romain. Un évêque qui
est fils de la Pologne. Mais dès cet instant, il devient lui
aussi romain. Oui, romain ! Il l'est aussi parce qu'il est fils d'une
nation dont l'histoire, depuis ses plus lointaines origines, dont les
traditions millénaires sont marquées par un lien vivant
avec le Siège de Pierre, fort, ininterrompu, profondément
ancré dans les sentiments et dans la vie, une nation qui est
demeurée toujours fidèle à ce Siège de
Rome. Oh ! dessein inscrutable de la divine Providence !
« 4. Dans les siècles passés, lorsque le
Successeur de Pierre prenait possession de son siège, on posait
sur sa tête la triple couronne, la tiare. Le dernier Pape
couronné fut Paul VI en 1963. Mais, une fois achevé le
rite solennel de son couronnement, il n'a plus jamais usé de la
tiare et a laissé à ses successeurs la liberté de
prendre leur décision à ce sujet.
« Le Pape Jean-Paul Ier, dont le souvenir est si vivant
en nos cœurs, n'a pas voulu de la triple couronne, et aujourd'hui son
successeur n'en veut pas davantage. En effet, ce n'est pas le moment de
revenir à un rite qui (injustement) a été
considéré comme symbole du pouvoir temporel des Papes.
« L'époque actuelle nous invite, nous pousse, nous
oblige à regarder le Seigneur et à nous plonger dans
l'humble méditation du mystère du pouvoir suprême
du Christ.
« Celui qui est né de la Vierge Marie, le Fils du
charpentier - comme on avait coutume de l'appeler -, le Fils du Dieu
vivant, comme l'a confessé l'apôtre Pierre, est venu pour
faire de nous tous « un royaume de prêtres » (Ap 1,
6).
« Le Concile Vatican II nous a rappelé le
mystère de ce pouvoir et le fait que la mission du Christ
prêtre, prophète et roi, continue dans l'Église.
Tout le Peuple de Dieu participe à cette triple mission. Et si,
autrefois, on déposait sur la tête du Pape la triple
couronne, c'était pour exprimer, à travers ce symbole, le
dessein du Seigneur sur son Église, à savoir que toute la
hiérarchie de l'Église du Christ, et tout le pouvoir
sacré exercé par elle, ne sont qu'un service, le service
qui tend à un unique but : la participation de tout le Peuple de
Dieu à cette triple mission du Christ et sa constante
fidélité à demeurer sous le pouvoir du Seigneur,
lequel tire ses origines non des puissances de ce monde mais du
mystère de la Croix et de la Résurrection.
« Le pouvoir absolu et très doux du Seigneur
répond à ce qu'il y a de plus profond en l'homme, aux
aspirations les plus nobles de son intelligence, de sa volonté,
de son cœur. Ce pouvoir ne s'exprime pas en langage de force, mais dans
la charité et la vérité.
« Le nouveau successeur de Pierre sur le siège de
Rome élève aujourd'hui une prière fervente, humble
et confiante : Ô Christ, fais que je puisse devenir et demeurer
un serviteur de ton unique pouvoir ! Un serviteur de ton pouvoir tout
imprégné de douceur ! Un serviteur de ton pouvoir qui ne
connaît pas de déclin ! Fais que je puisse être un
serviteur ! Ou mieux le serviteur de tes serviteurs !
« 5. Frères et sœurs, n'ayez pas peur d'accueillir
le Christ et d'accepter son pouvoir !
« Aidez le Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ
et, avec la puissance du Christ servir l'homme et l'humanité
entière ! N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les
portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les
frontières des États, les systèmes
économiques et politiques, les immenses domaines de la culture,
de la civilisation, du développement. N'ayez pas peur ! Le
Christ sait « ce qu'il y a dans l'homme » ! Et lui seul le
sait !
« Aujourd'hui, si souvent l'homme ignore ce qu'il porte
au-dedans de lui, dans les profondeurs de son esprit et de son cœur. Si
souvent il est incertain du sens de sa vie sur cette terre. Il est
envahi par le doute qui se transforme en désespoir. Permettez
donc - je vous prie, je vous implore avec humilité et confiance,
- permettez au Christ de parler à l'homme. Lui seul a les
paroles de vie, oui, de vie éternelle ! »
Répons (traduction non officielle) :
R/. N'ayez pas peur : le Rédempteur de l'homme a
révélé le pouvoir de la Croix, et il nous a
donné la vie
* Ouvrez tout grand le sportes au Christ !
V/. Nous sommes appelés, dans l'Eglise, à participer
à son pouvoir
R/. Ouvrez tout grand les portes au Christ !
L'oraison :
L'oraison est la collecte de la messe (traduction officielle) :
Dieu, riche en miséricorde,
tu as appelé le bienheureux pape Jean-Paul II
à guider ton Eglise répandue dans le monde entier;
forts de son enseignement,
accorde-nous d'ouvrir nos cœurs avec confiance
à la grâce salvifique du Christ, unique
Rédempteur de l'homme.
Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. 7:52:11 AM |
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Chemin de Croix : Méditations de Mère Rita Piccione « Personne ne peut traverser la mer de ce siècle s'il
n'est pas porté par la croix du Christ ».
« Lorsque les masques du mensonge déforment la
vérité et que les flatteries du succès
étouffent l'appel intérieur à
l'honnêteté », « lorsque le vide du
sens efface l'éducation et que les désordres du cœur
méprisent l'ingénuité des petits et des
faibles », c'est « l'heure » du
Christ, selon l'expression de saint Jean, avec la tentation de la
« fuite », c'est le moment de
« l'angoisse ».
Pilate s'interroge sur la vérité et sur
l'identité de Jésus, mais il reste
« sourd » à sa parole et au
témoignage qu'il rend à la vérité,
malgré la voix intérieure.
Saint Augustin parle à l'homme d'aujourd'hui, souligne
Mère Rita : « Ne sors pas, mais rentre en
toi-même : c'est en toi-même qu'habite la
vérité ».
Elle évoque le cœur humain qui se laisse tromper par
« les illusions du petit calcul personnel »,
« aveugle devant la main du pauvre, de l'homme sans
défense, qui mendie écoute et aide », et les
persécutions, avec l'invitation à « rester
fermes dans l'épreuve », « solides en
Christ ».
La rencontre de Jésus avec les femmes de Jérusalem
(VIIIe station) est une invitation à retrouver la
capacité de pleurer ses propres péchés, et
à « reconnaître les blessures de nos
infidélités, et de nos ambitions, de nos trahisons, et de
nos rébellions », et à demander le baume de la
conversion.
A la XIVe station, devant le Christ qui va être mis au
tombeau, Mère Rita invite à s'approcher « non
en marchant mais en croyant », « non avec les pas
du corps mais avec la libre décision du cœur ». 7:47:01 AM |
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Calendrier des activités de l'Église Catholique de Montréal La vie chrétienne se concrétise dans un certain nombre d’activités dans les domaines de la liturgie, l’éducation de la foi, la fraternité communautaire et l’engagement dans le monde. Dans cette rubrique, vous trouverez une liste d’activités qui émanent non seulement des offices et services diocésains, mais aussi des paroisses et des communautés chrétiennes elles-mêmes. 7:30:51 AM |
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L’Église catholique entre dans la Semaine Sainte Benoît XVI présidera, à partir de 9h30 sur la place Saint-Pierre, la procession et la messe solennelle du Dimanche des Rameaux et de la Passion. Le Pape aura à ses côtés quatre concélébrants : le cardinal Vallini, Vicaire de Rome, le cardinal Rylko, président du Conseil pontifical pour les Laïcs, Mgr Clemens, Secrétaire de ce même dicastère et Mgr Schiavon, auxiliaire de Rome pour le secteur Sud. Benoît XVI bénira les quelques 600 branches d’olivier venues des villas pontificales et les rameaux offerts par les jeunes du chemin néo-catéchuménal. L’essentiel de la décoration florale est assurée traditionnellement par la Ligurie, en particulier les palmes tressées. Mais la place Saint-Pierre sera également ornée de plantes provenant de deux autres régions italiennes : les Pouilles et l’Emilie-Romagne. Comme chaque année à la même occasion, les jeunes ont été particulièrement invités à assister à la célébration. Depuis des années, le dimanche des Rameaux coïncide avec la célébration au niveau des diocèses de la journée de la jeunesse.
Les jours suivants, le Pape présidera comme chaque année tous les rites de la semaine sainte jusqu’à la fête de Pâques.
Mais Rome, ce n'est pas seulement le Vatican. A l’approche de Pâques et de la béatification de Jean-Paul II, de nombreux français sont attendus à Rome ces prochains jours. Certains d’entre eux se retrouveront, aux côtés des expatriés, à Saint-Louis-des-Français, une des cinq paroisses françaises de Rome où s’est rendu Charles Le Bourgeois. 7:27:39 AM |
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VENDREDI SAINT – 39 MARCHE DU PARDON – 22 AVRIL C'est une invitation à venir participer, prier, réfléchir, se laisser convertir durant ce chemin de croix, cette marche de l'amour... L'accueil à 7h30 et le départ à 8h00 de la cathédrale Saint- Maron (Ste-Madeleine-Sophie-Barat), 10755, avenue St-Charles. 7:19:51 AM |
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Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde
Vers l'Agneau de Dieu monte
l'hosanna du peuple : tous ceux qui le pressent dans la foule le louent
dans une seule et même confession de foi : « Hosanna au
fils de David ! » (Mt 21,9) Dans cette louange résonne
déjà le chœur des saints qui chante : « Le salut
est donné par notre Dieu qui est assis sur le trône et par
l'Agneau ! » (Ap 7,10) Il monte là où tous les
jours il va donner son dernier enseignement (Lc 20,47). C'est là
qu'il va consommer le sacrement de la Pâque juive,
observée fidèlement jusque là. Lui-même il
va donner la Pâque nouvelle aux siens quand, sorti au Mont des
Oliviers, il va être mis à l'épreuve par ses
ennemis et mis en croix le lendemain. Tel l'agneau pascal, le
voilà aujourd'hui qui aborde le lieu de sa Passion et accomplit
la prophétie d'Isaïe : « Comme une brebis, le
voilà conduit à l'abattoir, comme un agneau qui se tait
devant celui qui le tond » (53,7).
Cinq jours avant sa Passion, il
veut arriver en sa ville ; il prouve par là qu'il est bien
l'agneau immaculé qui vient enlever le péché du
monde (Jn 1,29) ; il est bien l'agneau pascal qui, immolé,
libère le nouvel Israël de son esclavage d'Égypte
(Ex 12) ; c'est bien cinq jours avant sa Passion, que ses ennemis
décident sa mort de façon irréductible.
Aujourd'hui, il nous signifie par là qu'il va nous racheter tous
par son sang (Ap 5,9) ; dès aujourd'hui, dans la joie jubilante
d'un peuple qui l'entoure et qui l'acclame, il entre dans le Temple de
Dieu (Mt 21,12). Le « médiateur entre Dieu et les hommes,
l'homme Jésus Christ » (1Tm 2,5) va souffrir pour le salut
du genre humain : c'est pour cela qu'il est descendu du ciel sur la
terre, et aujourd'hui il veut approcher du lieu de sa Passion. Ainsi
sera-t-il évident pour tous qu'il va supporter sa Passion de son
plein gré, nullement par force.
Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine,
docteur de l'Église, Sermon n°23 (trad. Tournay rev.) 7:03:39 AM |
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Dimanche des Rameaux et de la Passion
Livre d'Isaïe 50,4-7.
Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.
Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas
révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et
mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas
protégé mon visage des outrages et des crachats.
Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne
suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage
dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.
Psaume 22(21),8-9.17-18a.19-20.22c-24a.
Tous
ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu'il le
délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »
Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entoure.
Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os.
Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !
Mais tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.
Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2,6-11.
Le
Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu,
n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être
traité à l’égal de Dieu ;
mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la
condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un
homme à son comportement,
il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant
jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il
lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans
l'abîme, tout être vivant tombe à genoux,
et que toute langue proclame : « Jésus Christ
est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 26,14-75.27,1-66.
L'un
des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote,
alla trouver les chefs des prêtres
et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous
le livre ? » Ils lui proposèrent trente
pièces d'argent.
Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples
vinrent dire à Jésus : « Où
veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas
pascal ? »
Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel,
et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est
proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la
Pâque avec mes disciples. ' »
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils
préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je
vous le dis : l'un de vous va me livrer. »
Profondément attristés, ils se mirent à lui
demander, l'un après l'autre : « Serait-ce moi,
Seigneur ? »
Il leur répondit : « Celui qui vient de se
servir en même temps que moi, celui-là va me livrer.
Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son
sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est
livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit
pas né ! »
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi,
serait-ce moi ? » Jésus lui répond :
« C'est toi qui l'as dit ! »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la
bénédiction, le rompit et le donna à ses
disciples, en disant : « Prenez, mangez : ceci est
mon corps. »
Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, en
disant :
« Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de
l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des
péchés.
Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de
la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous
dans le royaume de mon Père. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le
mont des Oliviers.
Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai
pour vous tous une occasion de chute ; car il est
écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau
seront dispersées.
Mais après que je serai ressuscité, je vous
précéderai en Galilée. »
Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber
à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. »
Jésus reprit : « Amen, je te le dis : cette
nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois
fois. »
Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec
toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en
dirent autant.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé
Gethsémani et leur dit : « Restez ici, pendant
que je m'en vais là-bas pour prier. »
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de
Zébédée, et il commença à ressentir
tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à
en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. »
Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant
cette prière : « Mon Père, s'il est
possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas
comme je veux, mais comme tu veux. »
Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit
à Pierre : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force
de veiller une heure avec moi ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est
ardent, mais la chair est faible. »
Il retourna prier une deuxième fois : « Mon
Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta
volonté soit faite ! »
Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs
yeux étaient lourds de sommeil.
Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois,
répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit :
« Désormais, vous pouvez dormir et vous
reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de
l'homme est livré aux mains des pécheurs !
Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me
livre. »
Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva,
avec une grande foule armée d'épées et de
bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les
anciens du peuple.
Le traître leur avait donné un signe :
« Celui que j'embrasserai, c'est lui :
arrêtez-le. »
Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit :
« Salut, Rabbi ! », et il l'embrassa.
Jésus lui dit : « Mon ami, fais ta
besogne. » Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur
Jésus et l'arrêtèrent.
Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main
à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand
prêtre et lui trancha l'oreille.
Jésus lui dit : « Rentre ton épée,
car tous ceux qui prennent l'épée périront par
l'épée.
Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui
mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze
légions d'anges ?
Mais alors, comment s'accompliraient les Écritures ?
D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »
A ce moment-là, Jésus dit aux foules :
« Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus
m'arrêter avec des épées et des bâtons ?
Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où
j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté.
Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les
écrits des prophètes. » Alors les disciples
l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l'amenèrent
devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient
réunis les scribes et les anciens.
Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu'au palais du grand
prêtre ; il entra dans la cour et s'assit avec les
serviteurs pour voir comment cela finirait.
Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un
faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner
à mort.
Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux
témoins s'étaient présentés. Finalement il
s'en présenta deux,
qui déclarèrent : « Cet homme a
dit : 'Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois
jours, le rebâtir. ' »
Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu
ne réponds rien à tous ces témoignages
portés contre toi ? »
Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui
dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire
si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as
dit ; mais en tout cas, je vous le déclare :
désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à
la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du
ciel. »
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en
disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi
nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d'entendre le
blasphème !
Quel est votre avis ? » Ils répondirent :
« Il mérite la mort. »
Alors ils lui crachèrent au visage et le rouèrent de
coups ; d'autres le giflèrent
en disant : « Fais-nous le prophète,
Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ? »
Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une
servante s'approcha de lui : « Toi aussi, tu
étais avec Jésus le Galiléen ! »
Mais il nia devant tout le monde : « Je ne sais pas ce
que tu veux dire. »
Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens
qui étaient là : « Celui-ci était
avec Jésus de Nazareth. »
De nouveau, Pierre le nia : « Je jure que je ne connais
pas cet homme. »
Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent
de Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu fais partie
de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te
trahit. »
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer :
« Je ne connais pas cet homme. » Aussitôt
un coq chanta.
Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit :
« Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois
fois. » Il sortit et pleura amèrement.
Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du
peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner
à mort.
Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le
livrer à Pilate, le gouverneur.
Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant
condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent
aux chefs des prêtres et aux anciens.
Il leur dit : « J'ai péché en livrant
à la mort un innocent. » Ils
répliquèrent : « Qu'est-ce que cela nous
fait ? Cela te regarde ! »
Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et
alla se pendre.
Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se
dirent : « Il n'est pas permis de le verser dans le
trésor, puisque c'est le prix du sang. »
Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme
le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ a été appelé
jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang.
Alors s'est accomplie la parole transmise par le prophète
Jérémie : Ils prirent les trente pièces
d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants
d'Israël,
et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur
me l'avait ordonné.
On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui
l'interrogea : « Es-tu le roi des
Juifs ? » Jésus déclara :
« C'est toi qui le dis. »
Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens
l'accusaient, il ne répondit rien.
Alors Pilate lui dit : « Tu n'entends pas tous les
témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le
gouverneur était très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de
relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.
La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit :
« Qui voulez-vous que je vous relâche :
Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le
Messie ? »
Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait
livré.
Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire :
« Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car
aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de
lui. »
Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules
à réclamer Barabbas et à faire périr
Jésus.
Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous
que je vous relâche ? » Ils
répondirent : « Barabbas ! »
Il reprit : « Que ferai-je donc de Jésus, celui
qu'on appelle le Messie ? » Ils répondirent
tous : « Qu'on le crucifie ! »
Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc
fait ? » Ils criaient encore plus fort :
« Qu'on le crucifie ! »
Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à
augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava
les mains devant la foule, en disant : « Je ne suis pas
responsable du sang de cet homme : cela vous
regarde ! »
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu'il soit
sur nous et sur nos enfants ! »
Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus,
il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le
prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un
manteau rouge.
Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la
posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans
la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui
disant : « Salut, roi des Juifs ! »
Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient
à la tête.
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui
enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et
l'emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de
Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la
croix.
Arrivés à l'endroit appelé Golgotha,
c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire,
ils donnèrent à boire à Jésus du vin
mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas
boire.
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses
vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa
condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des
Juifs. »
En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à
droite et l'autre à gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :
« Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en
trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et
descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les
scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver
lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende
maintenant de la croix et nous croirons en lui !
Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre
maintenant s'il l'aime ! Car il a dit : 'Je suis Fils de
Dieu. ' »
Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même
manière.
A partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre
jusqu'à trois heures.
Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte :
« Éli, Éli, lama
sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en
l'entendant : « Le voilà qui appelle le
prophète Élie ! »
Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa
dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau,
et il lui donnait à boire.
Les autres dirent : « Attends ! nous verrons bien
si Élie va venir le sauver. »
Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.
Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en
bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui
étaient morts ressuscitèrent,
et, sortant des tombeaux après la résurrection de
Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se
montrèrent à un grand nombre de gens.
A la vue du tremblement de terre et de tous ces
événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient
Jésus, furent saisis d'une grande crainte et dirent :
« Vraiment, celui-ci était le Fils de
Dieu ! »
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à
distance : elles avaient suivi Jésus depuis la
Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de
Jacques et de Joseph, et la mère des fils de
Zébédée.
Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui
s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de
Jésus.
Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors
Pilate ordonna de le lui remettre.
Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf,
et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler
dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée
du tombeau et s'en alla.
Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là,
assises en face du tombeau.
Quand la journée des préparatifs de la fête fut
achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens
s'assemblèrent chez Pilate,
en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé
que cet imposteur a dit, de son vivant : 'Trois jours
après, je ressusciterai. '
Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement
surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses
disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : 'Il
est ressuscité d'entre les morts. ' Cette dernière
imposture serait pire que la première. »
Pilate leur déclara : « Je vous donne une
garde ; allez, organisez la surveillance comme vous
l'entendez. »
Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en
mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la
garde. 6:57:00 AM |
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La joie parfaite selon Saint François Comment Saint François, cheminant avec
frère Léon, lui exposa ce qu'est la joie parfaite.
Comme saint François allait une fois de Pérouse à Sainte
Marie des Anges avec frère Léon, au temps d'hiver, et que
le froid très vif le faisait beaucoup souffrir, il appela
frère Léon
qui marchait un peu en avant, et parla ainsi : « O frère
Léon, alors même que les frères Mineurs donneraient
en tout pays un grand exemple de sainteté et de bonne
édification, néanmoins écris et note avec soin que
là n'est pas point la joie
parfaite. »
Et saint François allant plus loin l'appela
une seconde fois : « O frère Léon, quand même
le frère Mineur ferait voir les aveugles, redresserait les
contrefaits, chasserait les démons, rendrait l'ouïe aux
sourds, la marche aux boiteux, la
parole aux muets et, ce qui est un plus grand miracle, ressusciterait
des morts de quatre jours, écris qu'en cela n'est point la joie
parfaite. »
Marchant encore un peu, saint François
s'écria d'une voix forte : « O frère Léon,
si le frère Mineur savait toutes les langues et toutes les
sciences et toutes les Écritures, en sorte qu'il saurait
prophétiser et révéler non
seulement les choses futures, mais même les secrets des
consciences et des âmes, écris qu'en cela n'est point la
joie parfaite. »
Allant un peu plus loin, saint François
appela encore d'une voix forte : « O frère Léon,
petite brebis de Dieu, quand même le frère parlerait la
langue des Anges et saurait le cours des astres et les vertus des
herbes, et que lui seraient
révélés tous les trésors de la terre, et
qu'il connaîtrait les vertus des oiseaux et des poissons, de tous
les animaux et des hommes, des arbres et des pierres, des racines et
des eaux, écris qu'en cela n'est point la joie parfaite. »
Et faisant encore un peu de chemin, saint
François appela d'une voix forte : « O frère
Léon, quand même le frère Mineur saurait si bien
prêcher qu'il convertirait tous les fidèles à la
foi du Christ, écris que là n'est
point la joie parfaite. »
Et comme de tels propos avaient bien duré
pendant deux milles, frère Léon, fort
étonné, l'interrogea et dit : « Père, je te
prie, de la part de Dieu, de me dire où est la joie parfaite.
» et saint François lui répondit : «
Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi
trempés par la pluie et glacés par le froid,
souillés de boue et tourmentés par la faim, et que nous
frapperons à la porte du couvent, et que le portier viendra en
colère et dira : « Qui êtes-vous ?
» et que nous lui répondrons : « Nous sommes deux de
vos frères », et qu'il dira : « Vous ne dites pas
vrai, vous êtes même deux ribauds qui allez trompant le
monde et volant les aumônes des pauvres ; allez-vous en » ;
et quand il ne nous ouvrira pas et qu'il nous fera rester
dehors dans la neige et la pluie, avec le froid et la faim,
jusqu'à la nuit, alors si nous supportons avec patience, sans
trouble et sans murmurer contre lui, tant d'injures et tant de
cruauté et tant de rebuffades, et si nous pensons avec
humilité et charité que ce portier nous
connaît véritablement, et que Dieu le fait parler contre
nous, ô frère Léon, écris que là est
la joie parfaite.
Et si nous persistons à frapper, et qu'il
sorte en colère, et qu'il nous chasse comme des vauriens
importuns, avec force vilenies et soufflets en disant : «
Allez-vous-en d'ici misérables petits voleurs, allez à
l'hôpital, car ici vous ne mangerez ni ne
logerez », si nous supportons tout cela avec patience, avec
allégresse, dans un bon esprit de charité, ô
frère Léon, écris que là est la joie
parfaite.
Et si nous, contraints pourtant par la faim, et par
le froid, et par la nuit, nous frappons encore et appelons et le
supplions pour l'amour de Dieu, avec de grands gémissements, de
nous ouvrir et de nous faire cependant entrer, et qu'il dise, plus
irrité encore : « ceux-ci
sont des vauriens importuns, et je vais les payer comme ils le
méritent », et s'il sort avec un bâton noueux, et
qu'il nous saisisse par le capuchon, et nous jette par terre, et nous
roule dans la neige, et nous frappe de tous les noeuds de ce
bâton, si tout cela nous le supportons
patiemment et avec allégresse, en pensant aux souffrances du
Christ béni, que nous devons supporter pour son amour, ô
frère Léon, écris qu'en cela est la joie parfaite.
Et enfin, écoute la conclusion, frère
Léon : au-dessus de toutes les grâces et dons de
l'Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de
se vaincre soi-même, et de supporter volontiers pour l'amour du
Christ les peines, les injures,
les opprobres et les incommodités ; car de tous les autres dons
de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puisqu'ils ne viennent pas de
nous, mais de Dieu, selon que dit l'Apôtre : « Qu'as-tu que
tu ne l'aies reçu de Dieu ? et si tu l'as reçu de lui,
pourquoi t'en glorifies-tu comme
si tu l'avais de toi-même ? ». Mais dans la croix de la
tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier parce que
cela est à nous, c'est pourquoi l'Apôtre dit : « Je
ne veux point me glorifier si ce n'est dans la croix de Notre-Seigneur
Jésus Christ. » À qui soit toujours honneur et gloire dans
les siècles des siècles. Amen. 6:51:51 AM |
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