Mercredi le 10 août 2011
L'amour est simple parce qu'il unifie. En Marie, comme en Dieu, le fond c'est l'Amour : elle aime et elle se donne, elle est toute et toujours en ce don de soi. Son humilité est une des fleurs qui s'épanouissent sur cette racine et sur cette tige. Elle est humble parce qu'elle s'oublie. L'oubli de soi la tient à sa place, elle n'en sort pas. Voilà pourquoi elle est aussi humble au jour de l'Assomption et à l'heure du couronnement au ciel qu'à la grotte de Bethleéem ou au pied de la croix. Elle ne voit et ne veut que la gloire divine. Elle se voit en toutes circonstances baignant dans cette gloire qui l'enveloppe de toutes parts. Nulle autre lumière en elle qui puisse lui montrer ni elle-même ni les autres créatures sous un autre jour. L'Amour l'éclaire, la féconde, la fait vivre, est tout en elle et pour elle.

L'amour est simple parce qu'il unifie. Il ramasse toute la vie et la tend vers l'aimé. S'il ne la rassemble pas, il n'est pas l'amour, il n'est plus qu'un amour et l'aimé n'est plus qu'un des objets vers lesquels on tend. De là la dispersion. Le multiple disperse, comme l'un rassemble. On est "occupé de beaucoup de choses au lieu d'être aux pieds du Seigneur" ( Luc, X, 39-41). Dom Augustin Guillerand, silence cartusien, Foi Vivante 141,  Desclée De Brouwer 1971
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