Mardi le 5 juin 2012
Benoit XVI et l'eucharistie C’était par une nuit torride, à Madrid, au mois d’août 2011. Devant le pape Benoît XVI, sur l’esplanade, un million de jeunes, âgés en moyenne de 22 ans, une inconnue. Brusquement un tourbillon de pluie, de coups de tonnerre, de vent, s’abat sur tous ceux qui sont là, sans possibilité de se mettre à l’abri. Des grappes de projecteurs sautent, des pancartes s’envolent, le pape est lui aussi trempé. Mais il reste à sa place quand il constate l’explosion de joie des jeunes face au hors-programme imprévu que leur offre le ciel.

Lorsque la pluie cesse, le pape, laissant de côté le discours écrit qu’il avait apporté, n’adresse que quelques mots aux jeunes. Il les invite à regarder non pas lui mais ce Jésus dont il dit qu’il est vivant et présent dans l’hostie consacrée, sur l'autel. Il se met à genoux pour une adoration silencieuse. Et la même chose se produit sur l’esplanade. Tout le monde s’agenouille sur le sol mouillé. Dans un silence total. Cela dure une bonne demi-heure.

Lorsque Benoît XVI s’est agenouillé, à Madrid, devant l’hostie consacrée pour un long moment de prière silencieuse, ce n’était pas la première fois. Il l’avait déjà fait à Cologne, en 2005, peu de temps après avoir été élu pape, et là aussi lors d’une veillée nocturne, devant une foule de jeunes, à la stupeur générale.

Peu de gens, lorsqu’ils ont porté un jugement sur ce pontificat, ont compris l'audace de ces gestes à contre-courant. Mais lorsque Benoît XVI les fait et les explique, c’est avec l’air paisible de quelqu’un qui cherche non pas à inventer quelque chose de personnel, mais simplement à parvenir au cœur de l'aventure humaine et du mystère chrétien.
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