Jeudi le 8 février 2007
La tolérance ? « C'est une notion ambiguë très difficile à saisir. Car elle peut être entendue dans un sens péjoratif et traduire l'attitude que l'on adopte envers des gens que l'on n'aime pas : nous disons alors qu'''on les tolère''. Mais je crois qu'il existe une autre manière, plus vertueuse de la définir, et qui implique que l'on essaie de comprendre l'autre afin de trouver ce qu'il y a d'intéressant en lui. » Charles Taylor

...l'exigence d'un minimum d'intégration relève du sens commun. ... il est parfaitement légitime, de la part de la société d'accueil, d'imposer quelques règles fondamentales, qui sont au coeur de la vie collective et par lesquelles tous les citoyens doivent être liés juridiquement ou moralement. Font partie de ces règles: le respect de valeurs premières telles la démocratie, l'égalité, les libertés civiles, la tolérance; et l'apprentissage de la langue française, comme dénominateur commun de la culture québécoise - sans exclure évidemment la survie des autres langues, mais comme langues secondes... Certains néo-Québécois suscitent un malaise parmi la population d'accueil lorsqu'ils affichent à l'égard de ce patrimoine affectif et symbolique une sorte de refus et ne semblent montrer de l'intérêt pour la culture québécoise qu'à la condition de n'en parler qu'au futur, comme s'il fallait la réinventer de toutes pièces. Cela dit, il s'agit seulement ici de rendre à la conscience historique la place qui lui revient, non pas comme le creuset de la conscience nationale, mais comme l'un de ses éléments constitutifs.... Gérard Bouchard

Ce qui est tolérable pour l'un peut être intolérable pour un autre. L'effort individuel ou collectif que veut déployer un monde pluraliste pour trouver la base éthique ou spirituelle, sur laquelle des hommes de convictions différentes peuvent s’entendre et coopérer, aboutit invariablement au même dilemme.
9:54:48 PM
Le débat doit se faire sur les bases de la raison

Accommodements raisonnables Jean Charest sort de sa réserve - Rompant avec son discours pondéré sur les accommodements raisonnables, Jean Charest sort de sa réserve et annonce la création d'une commission spéciale coprésidée par les sociologues Charles Taylor et Gérard Bouchard. En conférence de presse, il a rappelé que le Québec était une nation, par son histoire, sa langue et sa culture, et qu'elle s'appuyait sur des valeurs solides, telles que l'égalité entre les hommes et les femmes, la primauté de la langue française et la séparation de l'Église et de l'État. « Ces valeurs fondamentales ne peuvent faire l'objet d'aucun accommodement » a-t-il ajouté. Puis il a souligné que le Québec était une société d'accueil, où les nouveaux arrivants étaient les bienvenus, mais que chacun avait la responsabilité de s'intégrer et de respecter les valeurs fondamentales. Enfin, il a précisé qu'il avait observé le débat avec inquiétude, ajoutant que tout les cas dont il a été question n'avaient rien à voir avec des accommodements raisonnables. « Le débat s'est cristallisé sur un malentendu d'origine, mais cela ne rend pas les incidents rapportés plus acceptables » a précisé le premier ministre. La commission Bouchard-Taylor a pour mission de mener des consultations dans les régions du Québec et sera chargée de formuler des recommandations au gouvernement. Les travaux débuteront dès le mois de mars. La commission devra rendre son rapport dans un an. Video LCN
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